Enquête – Coût de la scolarité

Après la Covid, l’inflation…

Pas de répit pour les familles

Comme à la veille de chaque rentrée scolaire, la CSF vient de publier son enquête nationale sur le coût de la scolaire, avec la mobilisation des parents d’élèves de la CSF.

Dans un contexte politique et économique compliqué : sortie de Covid, guerre en Ukraine, raréfaction de certaines ressources, accélération considérable de l’inflation, les familles tentent de faire face à la situation.

Celles ayant répondu aux enquêtes de La Confédération Syndicale des Familles ont dépensé 2,64 % de moins pour leurs achats de la rentrée scolaire.

Les raisons sont multiples.

Les familles sont attentives à ce qu’elles dépensent pour leur(s) enfant(s)

Cette tendance est à l’œuvre depuis déjà quelques années, les familles regardent attentivement ce qu’elles dépensent, limitent les « achats plaisirs » et privilégient parfois le prix au détriment de la qualité. Un euro reste un euro.

Les familles réutilisent d’une année sur l’autre. Elles confirment la tendance des années précédentes, elles vérifient les fournitures restantes avant de faire les courses de rentrée. Par ailleurs, des professeurs et des chefs d’établissement incitent les parents à être dans une démarche « écoresponsable ».

Une accélération de l’inflation encore peu visible

L’impact de l’inflation n’est pas encore visible sur tous les produits. Cela s’explique par :

  • Les contrats signés en amont par les magasins ou distributeurs (prix définis à l’avance, stocks déjà constitués…).
  • Les propositions d’achats en lot à prix réduit, et beaucoup de promotions sur les articles de rentrée scolaire.

La hausse du coût de la vie quasi généralisée est assez peu visible sur les fournitures scolaires à la rentrée 2022. La CSF sera attentive à l’évolution en cours d’année et à la rentrée 2023.

 

La CSF constate :

– Des listes encore trop longues

– Trop de listes encore contiennent un nombre élevé voir extravagant d’articles. Ces demandes fragilisent les familles les plus modestes et creusent un peu plus les inégalités.

– Le manque de concertation entre certains professeurs pourrait conduire à acheter plusieurs fois le même article alors qu’un seul suffit.

– Des choix contraints en particulier les fournitures (articles de moindre qualité)

– La hausse continuelle des dépenses incompressibles (se chauffer, se nourrir, se déplacer) laisse craindre que les familles aient moins d’argent à consacrer aux autres types de dépenses, dont ceux liés à la scolarité, en particulier la qualité des fournitures, la restauration scolaire et les transports scolaires.

L’ARS doit aussi couvrir des dépenses liées à la scolarité tout au long de l’année !

Depuis maintenant 49 ans nous le répétons : l’allocation de rentrée scolaire n’a pas pour unique objectif de couvrir les dépenses liées à la rentrée scolaire. Son but est bien de permettre aux familles d’avoir un soutien financier pour la rentrée mais également pour les dépenses scolaires tout au long de l’année.

Faut-il changer les mots du sigle ARS pour qu’il soit compris par tous ? Allocation de Ressources pour la Scolarité ? Aide à la Réussite Scolaire ?

 

Une augmentation de l’ARS appréciée

Chaque année, le montant de l’Allocation de Rentrée Scolaire (ARS) suit sensiblement la courbe de l’inflation. Cette année, l’augmentation de l’ARS (5,87 %) s’approche du niveau de l’inflation (plus de 6 %). Cet effort est salué par La CSF à l’heure où la situation des plus modestes s’aggrave sous le poids des charges.

 

L’ARS reste insuffisante et restrictive

Versée sous conditions de ressources, elle ne concerne que 4 enfants sur 10. En théorie, les familles légèrement au-dessus des plafonds de revenu peuvent demander l’ARS. Dans les faits, elles ne le font pas. Par manque d’information et à cause des démarches administratives démotivantes.

Une famille de 2 enfants percevra l’ARS si son revenu annuel (n-2) est inférieur à 31 225 €, soit, à peine plus de 2600 € par mois (2 SMIC). Dans une conjoncture où les situations individuelles peuvent se dégrader rapidement, une prise en compte du revenu n-2 est inadaptée.

La CSF condamne le caractère restrictif et non dégressif de l’ARS.

Ces choix politiques, comme de nombreux autres laissent aussi les classes moyennes sur le bord de la route.

Les plus jeunes encore épargnés Les étudiants sacrifiés

S’il y a bien une catégorie de population qui est lourdement impactée par les crises et par ses conséquences, ce sont les étudiants. Comment se loger, se nourrir, se chauffer dans ces conditions ? Notre idéal de justice sociale et d’égalité nous impose de continuer à nous battre pour que de véritables mesures soient prises en faveur de la jeunesse.

 

En 2022 … Ça n’a toujours pas changé….

Depuis des années, sinon depuis toujours, nous observons des inégalités territoriales à tous les niveaux. Ainsi en fonction du lieu de résidence les familles ne bénéficient pas des mêmes dotations en équipement numérique, pas les mêmes tarifs pour la restauration scolaire, pas la même prise en charge au niveau des transports scolaires ou encore pas les mêmes aides pour la culture ou le sport.

 

L’équipement numérique reste insuffisant

Les deux dernières années, nous avons observé une augmentation significative des dépenses en équipement informatique, liée à la nécessaire adaptation des familles pour suivre les cours pendant le confinement. Au niveau individuel, familial et collectif, dans les établissements scolaires, les inégalités face au numérique persistent et se creusent.

 

La CSF demande

– La gratuité de la scolarité pour les familles en maternelle.

– Une vraie modulation de l’ARS.

– Le versement de l’ARS à tous les lycéens pouvant y prétendre quel que soit leur âge.

Toutes les informations sur notre page spéciale ‘Coût de la Scolarité 2022‘ : https://www.la-csf.org/cout-scolarite-2022/